J’écris donc je suis – Ben, La Station et invités

J’ÉCRIS DONC JE SUIS

BEN, LA STATION ET INVITÉS

EXPOSITION AU GARAGE, BRIVE : http://garage.brive.fr/

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Après les silhouettes et les contours de La ligne claire, les tracés de J’écris donc je suis. Cette exposition est une invitation à plusieurs entrées. Celle de Ben et du collectif La Station. Mais c’est aussi la présence d’autres artistes invités par ces derniers.

- Ben ? non… je ne le connais pas.

Et pourtant si, vous avez déjà aperçu son travail dans la chambre de votre fils, sur le bureau de sa Directrice, dans un supermarché, une librairie, sur un tee-shirt, une publicité….

Ben est l’un des artistes contemporains français les plus populaires de son temps.

C’est aussi l’artiste qui a presque tout créé, quelquefois un peu avant ses pairs, quelquefois un peu après, quoique le doute subsiste encore sur certaines œuvres.

Vivre quinze jours dans une vitrine…signer les tâches, les gestes journaliers, le manque, la mort, les trous, les épidémies, l’horizon… acheter des sculptures vivantes… délivrer des certificats de coup de pieds aux fesses distribués aux inspecteurs de la création et aux critiques d’art venus voir ses expositions… créer le doute en signant un tableau où il est écrit : « ceci est un faux Ben » et ne vouloir ni le reconnaître, ni l’authentifier en déclarant : «vous voyez bien que c’est un faux, puisque c’est moi-même qui l’ai écrit dessus ! ».

Agitateur, trouble-fête, défenseur des minorités et de la culture occitane, Ben est avant tout le grand représentant français du mouvement Fluxus interrogeant les codes et les normes de la société dans le but d’allier l’art et la vie.

- Et La Station ?

La Station est une association loi 1901 dont le but est de défendre les arts dans leur forme la plus contemporaine. A l’origine installée dans les murs d’une ancienne station-service située au 26 boulevard Gambetta à Nice, dont elle tire son nom, La Station s’est déplacée selon les réalités des lieux qui l’ont hébergée.

C’est dans une volonté de proposer un maillon supplémentaire reliant au plus près les artistes, les institutions, les centres d’art, les galeries et le public que La Station trouve sa pertinence, en tentant d’apporter une valeur ajoutée à un panorama culturel existant. Cette dynamique initiée en 1996 permet l’éclosion de recherches dans des conditions réelles et professionnelles d’exposition ou de production.

Aujourd’hui une douzaine d’artistes travaillent et participent à la vie, à l’organisation et au maintien de ce projet.

- Et l’écriture ?

J’écris donc je suis, est un chantier critique autour de la question de l’art et des mots[1] où sont convoqués les pratiques contemporaines de Ben, de l’avant-garde niçoise et de leurs invités. L’idée n’est pas de retracer l’histoire de l’écriture et de son interaction avec l’art contemporain mais d’utiliser l’écriture comme fil conducteur pour en retrouver l’exploitation constante et identitaire dans un travail, la trace ténue dans un autre. C’est une invitation à suivre la trace des mots dans un foisonnement de réflexions hétéroclites.

Avec J’écris donc je suis Le Garage s’ouvre à l’expérimentation, celle de construire une exposition avec « (…) le désir de déplacer des objets et de mesurer ce qu’il advient lorsqu’ils se trouvent dans un même espace à un même moment (…)[2] ». L’essentiel étant de faire confiance aux artistes.

Lydia Scappini


[1] Pour reprendre l’expression de Ann Hindry, Arstudio N°15, hiver 1989.

 

[2] Jean-Baptiste Ganne. Extrait in cat. « El albergue holandèse » 2006.