LE BATIMAN ET A NOU

le batiman et a nou Nicolas Daubanes La Station espace d'art contemporain nice

La Station - Nice - France

Du 25-03-2017 au 03-06-2017

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Informations sur le vernissage : le vendredi 24 mars à 18:00

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Exposition de Nicolas DAUBANES

né en 1983, vit et travaille à Perpignan

Lauréat du Grand Prix Occitanie d’Art Contemporain 2017.
http://www.nicolasdaubanes.com/

 

« En parallèle de l’exposition « Go Canny! Poétique du sabotage » à la Villa Arson (du 10 février au 30 avril 2017), Nicolas Daubanes investit les espaces de La Station autour d’une proposition intitulée « Le batiman et a nou ».

Sous ce titre ronflant comme les punchlines des célèbres rappeurs français se déploie l’idéologie d’un sabotage par le bas. Forme de réappropriation et d’invective, « le batiman et a nou » provient à l’origine d’un graffiti réalisé par une personne détenue de la Maison d’arrêt de Nanterre. Photographié puis épinglé dans le bureau de la directrice adjointe, il exprime autant la réplique intrépide de détenus face à l’autorité et l’absence de toutes libertés que l’ironie et la condescendance d’une bureaucratie confortablement installée et parfois humiliante.

Multipliant les interventions dans les prisons, Nicolas Daubanes est devenu un expert en sabotage discret, à l’image de sa clé réalisée en céramique dentaire censée ouvrir le quartier des femmes de la prison des Baumettes et pouvoir passer les portillons de sécurité. Fractionnée en petits morceaux, elle porte en elle le potentiel d’une arme tranchante et l’espoir d’une évasion, une fois tous les éléments de la ruse réunis. Condition nécessaire pour « sauver sa peau », le sabotage fait appel à des savoirs éminemment pratiques comme le fut la mètis grecque. Cette forme d’intelligence, faisant appel à l’infiltration ou à la transformation des matériaux et des outils, permet aussi à Nicolas Daubanes de conjuguer les dispositifs de surveillance aux stratégies de sabotage ; jusqu’à obtenir les plans secrets d’une prison, afin d’en élever la tour panoptique en béton sucré. (…) [1]

Dans ses dessins réalisés à la limaille de fer, Nicolas Daubanes symbolise les traces d’une évasion : la fragilité du dispositif (une plaque aimantée fixant le métal) pourrait nous laisser les mains recouvertes de limaille, comme un prisonnier ayant limé les barreaux de sa cellule. L’éphémérité de l’installation est également induite par la dégradation graduelle de la force d’attraction des aimants, conduisant le dessin à s’estomper lentement en quelques dizaines d’années.

En 2012, Nicolas Daubanes réalise une empreinte en silicone d’une cellule de la prison de Nice. Originellement pensée pour être exposée dans l’espace, la fantômatique dépouille de ces neuf mètres carrés de vie est ici présentée au mur telle une mue de serpent, laissant pendre mollement lits et lavabo.

«Le signal national d’alerte se compose d’un son modulé, montant et descendant, de 3 séquences d’1 minute et 41 secondes, séparées par un intervalle de 5 secondes. La fin de l’alerte est annoncée par un signal continu de 30 secondes. Tous les premiers mercredis du mois à midi, les sirènes font l’objet d’un exercice. Ce signal d’exercice ne dure qu’1 minute et 41 secondes. [2]».

[1] Nathalie Desmet et Marion Zilio (commissaires – avec Eric Mangion – de l’exposition Go Canny! Poétique du sabotage)
[2] Interieur.gouv.fr :Alerte > Savoir réagir à l’alerte > Comment reconnaître le signal national d’alerte ?

La Station remercie la Villa Arson, Nathalie Desmet, Marion Zilio ainsi que Marion Mounic, Hugo Bel, Marine Hamon et Fanny Mercier Handisyde pour leur soutien.

En parallèle de l’exposition Le batiman et a nou, La Station accueille une œuvre de Laurent Lacotte réalisée dans le cadre de l’exposition Go Canny! Poétique du sabotage : Laurent Lacotte, Upgrade, 2017 (peinture aérosol or sur les 792 pointes de la grille métallique des anciens abattoirs de la ville de Nice).