L a Station est le lieu d’exploitation de l’association Starter, dont le but est de défendre les arts dans leur forme la plus contemporaine. A l’origine installée dans les murs d’une ancienne station-service située au 26 boulevard Gambetta à Nice, dont elle tire son nom, La Station s’est déplacée selon les réalités des lieux qui l’ont hébergée.
C’est dans une volonté de proposer un maillon supplémentaire reliant au plus près les artistes, les institutions, les centres d’art, les galeries et le public que La Station trouve sa pertinence, en tentant d’apporter une valeur ajoutée à un panorama culturel existant. Cette dynamique initiée en 1996 permet l’éclosion de recherches dans des conditions réelles et professionnelles d’exposition ou de production.
En octobre 2009, La Station s’est installée dans la halle sud des anciens entrepôts frigorifiques mis à disposition par la ville de Nice. Ces locaux rénovés ont une superficie de 1 000 m2 et sont partagés en espaces d’exposition ouverts au public et en ateliers. Une douzaine d’artistes y travaillent et participent à la vie, à l’organisation et au maintien d’une telle entreprise.
La Station a pour principal objectif de soutenir et de diffuser la vie culturelle et artistique contemporaine à Nice par tous les moyens et dans toutes les formes que celle-ci revêt. De montrer ce qui se fait dans cette ville, et attirer d’ailleurs, de France et d’Europe, des pratiques très contemporaines de l’art. Elle a pour but notamment d’aider les artistes et de participer au développement, à la promotion et à la diffusion de leurs activités.
Par une programmation transgénérationnelle avec des artistes confirmés ou non, La Station se positionne comme une plate-forme professionnelle permettant aux artistes émergents d’être visibles par les galeries, les centre d’arts, les musées, les commissaires d’exposition. En créant ces conditions, le pari est d’apporter un outil de travail les reliant aux principes de réalité de l’activité artistique et de tenter de leur offrir une audience contemporaine. Des expositions, des performances sont proposées au public, ainsi que certains événements plus particuliers : lectures, séances d’écoute, concerts, projections vidéos, conférences…
Outre sa programmation Intra-muros, La Station a acquis au fil des années une audience nationale et européenne grâce à des expositions organisées dans diverses villes à l’étranger. La Station Hors-les- murs construit ses projets à partir du travail des artistes qui la composent et de leurs pratiques artistiques, ainsi remises en perspective dans le contexte de l’exposition collective.
[…] La Station, structure associative installée à Nice depuis 1996 a toujours organisé des expositions basées non sur une directive curatoriale mais sur une rencontre des pratiques, et ce, essentiellement parce qu’il s’agit d’une association regroupant des artistes. Il n’y a pas de concept qui artificiellement lierait des objets pour construire du discours. Mais il y a un désir de mettre en place un espace de possibilités, de bâtir un lieu, précisément l’espace d’exposition, où dire la contradiction et la complexité. Cela ne formulant pas un concept, cela peut cependant s’apparaître comme tel puisqu’il s’agit également, de prendre le contre-pied de la pratique curatoriale qui réunît pour travestir. Ce n’est ni le français, commissaire, ni l’anglais, curateur, qui définissent cette activité qui relève du désir de déplacer et de l’envie de voir. Le désir doit ici se comprendre comme la dynamo qui accompagne le mouvement des activités, un désir que l’on ne peut confondre avec l’expression du manque, bien plutôt désir productif qui déplace d’un point à l’autre. La notion de « travail » est si nuisible dans la mise en ordre politico-écconomique qu’elle contamine le vocabulaire de l’art même. Pourtant, si l’on s’en retourne au W, la notion physique de Travail (Work), comme mesure du déplacement d’un objet, on arrive très exactement à la question de ce que c’est que d’organiser une exposition, le désir de déplacer des objets et de mesurer ce qu’il advient lorsqu’ils se trouvent dans un même espace à un même moment[…]- Jean-Baptiste Ganne. Extrait in cat. « El albergue holandèse » Exposition en 2006