My eyes keep me in trouble

Exposition « My eyes keep me in trouble » en collaboration avec le CCNOA, Bruxelles, B.

Vernissage le vendredi 30 avril à 18 heures, exposition jusqu’au 5 juin 2010

Avec :
Massimiliano Baldassarri (IT / CH), John Beech (UK / US), Francisco Da Mata (PT / CH), Delphine Deguislage (BE), Alexandra dementieva (RU / BE) & Aernoudt Jacobs (BE), Ward Denys (BE), Aurélie Godard (F), Michelle Grabner (US), Clemens Hollerer (AT), Andrew Huston (US), Kyle Jenkins (AU), Jim Lee (US), Guillaume Millet (F), Camila Oliveira Fairclough (BR / UK / F), Léopoldine Roux (F), Ingrid Maria Sinibaldi (F), Esther Stocker (IT / AT), Tilman (DE / BE / US, Wilson Trouvé (F), Emmanuel Van Der Meulen (F), Jan van der Ploeg (NL), Jan Maarten Voskuil (NL), Emmanuelle Villard (F), Lars Wolter (DE).

MY EYES KEEP ME IN TROUBLE, carte blanche au CCNOA

MY EYES KEEP ME IN TROUBLE rassemble les œuvres de plus ou moins 20 artistes internationaux. Elle est composée d’installations in situ, de wall paintings, d’objets, de peintures et de vidéos. En honneur du pays invitant, l’exposition est adaptée à chaque lieu et inclut – aux côtés d’artistes d’autres pays – une large sélection d’artistes nationaux.

MY EYES KEEP ME IN TROUBLE est le titre d’une chanson du bluesman R.L. Burnside. Ce titre à première vue innocent, résume bien le dialogue entre bon nombre d’artistes dont la pratique est centrée autour de l’idée de l’art non représentatif, réductif ou concret.

Les écrits de Josef Albers («ouvrir les yeux» ou «l’œil pense») viennent immédiatement à l’esprit lorsque l’on parle d’art réductif. Ces idées, profondément ancrées dans l’histoire de l’art non représentatif, et leur influence sur les artistes contemporains, les passages vers d’autres mouvements artistiques et même la résurgence de l’idée de «concret», sont les données de ce projet d’exposition. L’exposition peut être perçue comme une compilation, une collection d’informations, contenus et contextes ayant un rapport à la pratique artistique contemporaine dans le domaine de l’art réductif.

Le message sous-jacent de MY EYES KEEP ME IN TROUBLE remet en jeu la notion de «phénoménologie», qui part de l’expérience intuitive et personnelle pour atteindre la Raison (cf Husserl). Plus simplement, la phénoménologie donne la part belle au regard, à l’expérience et au ressenti, à partir desquels nous créons une pensée englobante et ontologique, qui redéfinit peut être la relation entre le spectateur et le créateur.

Les œuvres ne doivent pas être vues comme les accessoires d’une idée d’exposition. Elles parlent pour elles-mêmes en tant qu’œuvres individuelles ou étapes dans le voyage visuel offert, provoquant et encourageant la vision. Il n’y aura pas d’explication ni de discours théorique au sujet du contenu de l’exposition. Le spectateur pénétrant l’espace recevra l’opportunité de «voir», d’explorer les différentes œuvres, leur poésie et leur langage, leur espace social et leur spécificité.

(d’après un texte de Tilman, commissaire de l’exposition, 2008)

Exposition réalisée avec le soutien de la galerie melanieRio (http://www.rgalerie.com/)

 


En parallèle de l’exposition, dans la partie galerie, La galerie Éric Linard présente une sélection de ses éditions. http://www.ericlinardeditions.com

avec John M. Armleder, Erik Dietman, Daniel Dezeuze, Peter Downsbrough, Sylvie Fanchon, Dominique Gauthier, Bertrand Lavier, Guillaume Millet, François Morellet, Olivier Mosset, Bruno Rousselot, Vladimir Skoda, Tilman, Ian Tyson, Claude Viallat, Kees Visser, Lawrence Weiner.

Quand on imagine la sérigraphie, on a tendance à penser au procédé de reproduction.
Dans son atelier de Strasbourg puis dans sa galerie située en Drôme provençale, Eric Linard a vu en trente cinq ans sa pratique de la sérigraphie et de la lithographie devenir une part active de la création et de la diffusion des oeuvres de nombreux artistes nationaux et internationaux.
À l’opinion commune, un éditeur d’estampes est un technicien qui s’attache à reproduire – ou sur papier, en général, ou sur d’autres supports, textile, plastique, métallique, etc. – une image (l’œuvre originale) que lui confie un artiste. La plupart, il est vrai, s’en tiennent à ce minimum. À l’autre extrêmité du métier, Éric Linard est du petit nombre de ceux qui entendent et exercent tout autrement leur pratique. Peu d’œuvres sorties de ses ateliers qui, au-delà de l’apport technique, ne lui doivent secrètement quelque contribution plus essentielle. C’est selon les artistes. Certains ne souhaitent qu’une assistance à la mesure des ressources – bien autre chose que les recettes – de chaque procédé de reproduction : lithographie, sérigraphie, etc. D’autres réclament davatage, et quelquefois même la suggestion ou l’idée de départ de l’œuvre originale, sans préjudice d’une collaboration à toutes les étapes de sa mise en forme.
Il n’y a pas à s’en étonner. L’art conceptuel, notamment, est coutumier de ces délégations. Elles participent tout de même d’une peu courante condition : non pas seulement de complicité entre l’artiste et son interprète (en l’occurence son éditeur), mais d’intelligence concordante des moyens et des partis, latents ou manifestes, de l’œuvre d’art.