Voix Publiques

Botoxs la station art contemporain performance

La Station - Nice - France

Date : 15-09-2012

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Le 15 septembre 2012 à partir de 18h, à l’occasion du finissage de l’exposition de Kristof Kintera, Analysis Results, La Station présente, à l’initiative du réseau BOTOX[S], l’événement VOIX PUBLIQUES.

Une dizaine d’artistes seront invités durant tout l’été 2012 à créer des situations de parole publique dans les espaces extérieurs (jardin, parking, terrasse, trottoir, place…) de vos structures d’art contemporain. À la manière des Speaker’s Corner de Hyde Park à Londres, les artistes auront toute liberté pour apparaître en prédicateurs, poètes, savants, conteurs, théoriciens, pamphlétaires, philosophes, voire mimes…

Il ne sera demandé aucune scénographie spécifique, si ce n’est l’usage d’une caisse en bois (60x80x60cm) servant de tribune pour l’intervenant. Pas de système d’amplification sonore prévu. La voix doit suffire.

Les artistes contactés par le réseau BOTOX[S] sont invités à produire chacun 1 intervention publique à destination du grand public (passants divers) mais aussi au public habitué des structures investies. Et ce, un samedi par artiste du 23 juin au 6 octobre 2012.

Un an après l’expérience des « Traversées du Territoire » menées par Mathieu Tremblin, Dector & Dupuy et Hendrik Sturm, BOTOX[S] continue d’interroger le rôle de l’artiste dans le territoire. Il s’agit aussi de donner un autre visage de l’art, aux frontières  de l’exposition et de la vie, créateur de formes, de situations et de langages.

programme complet sur : http://botoxs.fr/evenements/voix-publiques-2012.htm

Dans le cadre de l’événement Voix Publiques, La Station présente :

à 18h : Apparatus of cosmic flow, with snacks, performance de MUD OFFICE, collectif anglais composé des artistes Charlie Jeffery et Dan Robinson. Durée indéterminée et fantaisiste.

Le 15 Septembre 2012, Mud Office performera autour d’un projet à multiples facettes, qu’ils réalisent actuellement :  Apparatus of cosmic flow, with snacks  » (Instruments de flot cosmique, avec encas).
D’un point de vue entre mer et montagne (à La Station, 89 route de Turin à Nice) ils fixeront L’Observatoire en haut de la colline tout en parlant, bougeant et façonnant des formes. Des activités, réalisées – peut-être ; ou pas – dans la rue (se tenir sur une échelle, lancer des pistaches, manger une pizza calzone) pourront être vues de distances plus lointaines en utilisant des appareils télescopiques ou autres. Mud Office remercie L’Observatoire de la Côte d’Azur.
The MUD office, créé par les artistes anglais Charlie Jeffery et Dan Robinson en 2005, se présente comme une organisation fictive entre bureaucratie et entreprise. Un manifeste et des règles définissent les objectifs et le fonctionnement de ce « bureau de la boue », tournant en dérision les pratiques sociales et organisationnelles des sociétés occidentales. Avec la boue, The MUD Office s’approprie un matériau dévalué qui constitue pour lui un composant organique élémentaire, à partir duquel il invente une économie organique. The MUD office met en place des contextes de réflexion, des événements et des outils de communication autour de cette économie : cela produit des œuvres, des expositions, mais aussi des performances, des concerts ou bien encore des conférences informelles.

pour plus d’informations : http://www.mudoffice.eu/

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Surprise éventuelle : performance de Moussa Sarr, artiste en résidence ponctuelle à la Station.

Moussa Sarr est pour le moins laconique quand il s’exprime sur son travail : “Très souvent, je joue avec ma propre image ; il s’agit de devenir un cliché pour tordre le cou aux clichés.” Il a finalement raison, ses images sont explicites, elles résistent d’ailleurs au bavardage.

Si il est effectivement le sujet de ses photographies et de ses vidéos, l’artiste dépasse largement les problématiques généralement associées à la pratique de l’autoportrait (de l’autoreprésentation, de l’autofilmage, etc.) pour aborder un questionnement sur les stéréotypes et les préjugés raciaux, sociaux ou sexuels, l’exercice du pouvoir et les discriminations qu’ils supposent, un questionnement sur la morale et son principe simpliste de hiérarchie, un questionnement sur l’altérité qui le pousse à revêtir l’habit de celui dont il diffère, éventuellement de l’ennemi juré. “Blanc et noir”, “amour et haine”, “bien et mal”, “bourreau et victime”, “colonisateur et colonisé”, “appartenance et exclusion”, “singulier et générique”… pourraient constituer le début d’une liste de notions duelles que Moussa convoque et met en tension subtilement dans ses images, par le biais d’une iconographie identitaire abordée avec humour et autodérision.

 Edouard Monnet et Ian Simms

pour plus d’informations : http://www.lachatregalerie.com/-Moussa_Sarr–_1_203_&selectedwork=1&ar=203.html

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à la nuit tombée : projection de 3 films extraits de « 9 evenings, theatre and engeenering ».  Ces films documentent une série de performances ayant eu lieu au 69th Regiment Armory de New-York du 13 au 23 octobre 1966. Les performances combinent théâtre, scénographie, arts visuels, danse et musique : elles sont nées de la collaboration entre dix artistes et trente scientifiques et ingénieurs, sous l’impulsion de Bell Telephone Laboratories.

Les films choisis sont (sous réserve de modifications et/ou d’ajouts)

-       John Cage – Variations VII

John Cage utilise ici des sons pris en direct pendant la performance. Dix lignes de téléphone, installées dans l’Armory, sont reliées à différents lieux dans New-York, comme la salle de presse du NY Times, une volière ou bien encore le studio de Merce Cunningham. Des micros aimantés fixés sur les téléphones alimentent les diverses sources sonores du système. Cage a aussi placé six microphones de contact sur l’estrade, et douze autres sur des robots ménagers (un mixer, un grille-pain, un ventilateur, etc). Il y a aussi 20 canaux de radio, 2 canaux de télévision et 2 compteurs Geiger. Cage capte également l’activité cérébrale d’un de ses collaborateurs sur le plateau, pour moduler l’amplitude des ondes sinusoïdales, ainsi que les bruits générés par les interprètes manipulant les objets. 30 cellules photoélectriques, ainsi que des lumières, sont disposées à hauteur des chevilles, tout autour de la scène où se tient la performance. Elles commandent les divers sources de sons en fonction des mouvement des performers.

-       Öyvind Fahlström – Kisses Sweeter Than Wine

Dans cette performance, la peinture quitte l’emplacement du mur pour devenir tout à la fois théâtre, jeu et psychodrame. Falhström emploie un système de diffusion vidéo, des magnétophones et divers projecteurs (film, diapositives) pour fragmenter la représentation théâtrale. Il crée ainsi des effets scéniques grâce à la technologie autant qu’il en fait un enjeu thématique. La performance met en scène des personnages autistes capables d’effectuer simultanément plusieurs calculs mentaux comme, par exemple, le personnage de Jedadiah Buxton, un « idiot savant » qui pouvait multiplier de grands nombres dans sa tête (personnage joué ici par Robert Rauschenberg).  Entre autres personnages, sons et images : l’effigie du président Lyndon Johnson, les manifestants de Mao-Hope, les témoignages d’un toxicomane, les protagonistes du film de science-fiction The Creation of The Humanoïds de Wesley Barry (1962). En accumulant des références à l’actualité, il formule également un commentaire ironique sur les liens entre la technologie et le domaine militaire, la guerre du Vietnam étant alors à son apogée.

-       Robert Rauschenberg – Open Score

Dans Open Score, le 1er mouvement consiste en un match de tennis. Devenues les objets emblématiques des 9 evenings, les raquettes de tennis sont munies d’un transmetteur radio FM spécialement conçu pour l’occasion. Il est monté dans le manche de chaque raquette. Chaque fois que la balle heurte le cordage de la raquette, un micro de contact capture le « bong », lequel est amplifié et diffusé par 12 haut-parleurs placés autour de l’Armory. Chaque impact de balle éteint également et graduellement les projecteurs situés au plafond : le geste devient ainsi fonction d’un système technologique complexe. Lors du 2eme mouvement, dans l’obscurité complète, une foule de 500 personnes entre sur scène, filmée grâce à des caméras infrarouges, et ces images sont projetées sur 3 grands écrans visibles par le public. Chaque participant doit se mouvoir en respectant 10 directives déterminées par Rauschenberg. Ils passent ainsi d’une action à l’autre, en fonction d’indications mémorisées dont la séquence est indiquée grâce au va-et-vient de panneaux numérotés et des flashs lumineux. Pour le 3eme mouvement, Robert Rauschenberg porte Simone Forti dans un sac alors que cette dernière chante.

Les 9 evenings ont été filmés par l’artiste Alphons Schilling et photographiées par Peter Moore, Robert Mc Elroy et Franny Breer. Cette documentation filmique avait disparue depuis trente ans : la réalisatrice Barbro Schultz Lundestam l’a restaurée et remontée, puis l’a étoffée d’entretiens réalisés avec les protagonistes de cet événement historique. (Film réalisé et produit avec le soutien de : Experiment in Art and Technology,  et Cage Trust – NY – Fondation Langlois – Montréal – Cinémathèque de la Danse et Centre Pompidou – Paris / La Station remercie Colette Tron et Alphabetville – Marseille).

Pour plus d’informations : http://www.9evenings.org/