Yamasaki Junko

Curriculum Vitae / Informations

La Station est heureuse de présenter
L’inauguration de la « Cabane à thé _ Nantion an »,
de Junko Yamasaki

« J’ai pour ce conte une dilection particulière. Chacun choisit son grain sur le collier. Vivre au présent est l’un des secrets du Zen. Une autre approche bien connue est Cha-no-yu la cérémonie du thé.
Les ingrédients sont les suivants :
– lieu modeste et paisible,
– accueil de l’instant,
– commerce agréable et tranquille avec des amis
– soin et amour apporté à la préparation de ”l’élixir doré” : le thé,
– contemplation d’objets simples et beaux,
– silence.

Imaginez un sentier écarté de montagne ou de forêt qui conduit à la demeure d’un sage. Voici le pavillon du thé. Son architecture est simple, il est construit en bois et en bambou. Il ne s’agit pas ici de s’opposer au temps, de le défier par une dérisoire éternité de pierre, mais de ”l’épouser”. La pièce où l’on pénètre est de surface modeste : neuf mètres carrés environ (deux nattes et demie), trois ou quatre amis y tiendront à l’aise. Une peinture zen, un bouquet de fleurs des champs pour l’agrément. Le foyer de charbon de bois, la bouilloire de fer ronde patinée, le récipient d’eau, la cuiller de bambou, un linge blanc immaculé, les boîtes de thé, les bols traditionnels ordinaires. Le maître de thé accomplit les gestes rituels avec efficacité, lenteur, soin et amour. La conversation s’égrène, paisible ; on parle de poésie, d’histoire, ou d’architecture. Tout doucement le bruit léger des voix s’éteint, on contemple en silence les bols familiers, une fleur des champs, on entend au loin le chant d’un oiseau. Le temps est suspendu, harmonie, sérénité.
Au cours des siècles, le rituel se compliqua, des centaines de règles furent édictées concernant l’arrangement des fleurs, la façon de verser le thé, etc., mais Rikyu, le plus célèbre des maîtres de thé, rappelait:

Le thé n’est rien d’autre que ceci.
Vous faites bouillir l’eau
Vous faites infuser le thé
Et vous le buvez…
C’est tout ce qu’il faut savoir. »

Extrait de Les plus beaux contes zen,
Henri Brunel, éditions Calmann-Lévy

« En général, nous aimons ce qui est nouveau, mais le nouveau est forcément l’enfant du passé.
“On ko tchi shin“ est une phrase chinoise qui date d’avant l’ère judéo-christo-musulmane, et qui veut dire :“En cherchant dans le passé, on trouve le nouveau“. »

« Mon but pour ce projet, en tant qu’artiste japonaise vivant en France depuis douze ans, est une rencontre entre l’ancien (l’art traditionnel) et le nouveau (l’art contemporain), et entre les cultures japonaise et française.
Je voudrais donner à cette cabane du thé le nom de ”Nantion an”. ”Nantion” (qui veut dire ”qu’est ce que tu fais ?”, dans le dialecte de ma région) qui rime avec ”Station”. ”An”, qui veut dire ”pavillon” ou ”cabane à thé”, est toujours mis en fin de nom. »

Junko Yamasaki, 2007

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